La console : généralités et astuces

La console : généralités et astuces

La console : généralités et astucesJe vais vous présenter les bases de l’outil incontournable sous Linux : la console.  Si vous cherchez une liste de commandes expliquées, veuillez consulter cet article.


Introduction

La console, aussi appellée terminal virtuel, vous permet de dialoguer directement avec votre système d’exploitation, via des commandes entrées au clavier. Vous pouvez utiliser la console sous votre environnement graphique ou bien en dehors. Sous KDE, ca peut ressemble à ça :

Le pilotage du système est souvent plus fin et plus rapide sous console qu’à la souris. La plupart du temps, vous pouvez vous en sortir par l’interface graphique (les fenêtres où l’on clique) mais celle-ci a ses limites.

Voici les avantages de la console :

  • Toutes les commandes n’ont pas une interface graphique.
  • Les applications console proposent souvent plus d’options et sont plus rapides et stables que leurs interfaces graphiques.
  • Il est plus rapide de taper une commande que de cliquer sur 12 fenêtres.
  • En cas de plantage de l’environnement graphique (KDE, Gnome…), vous serez bien content de savoir vous débrouiller sans la souris.
  • En lancant une application, graphique ou non, via la console, vous obtiendrez des messages qui peuvent vous orienter en cas de pépins.

L’inconvénient ? Il faut connaître les commandes . Au début, vous vous contenterez sûrement de taper ce qu’on vous suggère…

Certains pourraient comparer la console Linux avec MS-DOS. Il s’agit effectivement de taper des commandes au clavier. Mais la console est autrement plus puissante et plus agréable. Microsoft a d’ailleurs décidé de redonner vie à un ligne de commande dans le futur Windows, Vista. J’imagine que GNU/Linux y est pour quelque chose…

La connaissance des bases de la console est utile, mais pas forcément obligatoire, pour administrer Linux. Par contre, la console est absolument facultative pour le simple usage (surf, email, multimédia etc).


Petit cours accéléré

Bash : l’interpreteur de commandes

La console s’appuie sur un language, appellé interpréteur de commandes. Il en existe plusieurs dans le monde UNIX mais le plus utilisé est Bash. Il est installé par défaut sur problablement toutes les distributions et contient des centaines de commandes différentes. Vous pouvez même personnaliser son aspect (tuto par Seb). Je ne parlerai que de Bash sur ce site.

Les consoles

Bash est un language, il lui faut une interface. Il en existe de nombreuses : Konsole (sous KDE), aterm, eterm, xterm… Leurs différences étant cosmétiques. Vous accedez aussi à Bash si, après le démarrage du noyau Linux, vous ne vous connectez pas à un environnement graphique (KDE, Gnome…). On parle alors de console pure ou d’init level 3. La puissance de bash est alors à son maximum car le processeur ne s’occupe plus de gérer des fenêtres.

Pour ouvrir une console, le plus simple est d’explorer le menu de l’environnement graphique à sa recherche ou bien de cliquer l’icône probablement installée dans la barre des tâches. Notez ce ‘raccourci’ sous KDE : ALT+F2 puis taper konsole.

Pour exécuter certaines commandes dans des dossiers réservés à l’administrateur, vous aurez besoin du mot de passe administrateur. Certaines commandes n’existent tout simplement pas en tant que simple user ($­­­­ urpmi par exemple sous Mandriva). Lire cet article pour savoir comment obtenir temporairement les privilèges administrateur en console.

Le prompt

Le prompt est une invite de commande. C’est le message que la console place à chaque début de ligne. Exemple :

luteola@localhost ~ $­
Ceci indique que le simple utilisateur (symbole $­) ‘luteola’ travaille sur l’ordinateur ‘localhost’ est qu’il est dans son répertoire personel (symbole ~) /home/luteola
root@localhost /bin #
Dans cet exemple, l’administrateur (root et symbole #) travaille dans le dossier /bin.

Sensibilité à la casse

La console est sensible à la casse (majuscule / minuscule) ! Ainsi, ls est une commande alors que LS ne veut rien dire. Idem pour l’écriture des dossiers et fichiers.

Ecrire des chemins d’accès

Pour séparer des répertoires dans un chemin, on utilise des slashs /, comme on le ferait pour une adresse Internet en fait. N’utilisez donc pas les anti-slash, c’est pour Windows… Exemple : /home/george/musique.

Les anti-slash servent plutôt à insérer des caractères spéciaux ou des espaces. Créez ‘à la souris’ un répertoire “Nouveau Dossier” sur votre bureau (clic droit, Nouveau…) puis en console tapez cd ~/Desktop/ et utilisez la touche Tabulation (qui autocomplète un chemin). ‘Nouveau’ et ‘dossier’ sont séparés par un anti-slash.

Autocomplétion des commandes

Bash peut “deviner” la fin d’un chemin ou d’une commande. Ceci s’opère par la touche tabulation (juste au dessus de la touche ‘Caps Lock’). Très pratique pour accélerer la saisie de commandes ou retrouver une syntaxe ! Exemples :

  • Tapez up et appuyez sur tabulation. Bash affiche alors la liste des commandes commencant par up.
  • Tapez cd /bi puis tabulation. Bash complète la fin du chemin s’il existe, cd /bin/ en l’occurence.

Historique des commandes

En utilisant les flèches haut et bas, vous parcourez l’historique des commandes tapées sous votre login (longueur de l’historique personnalisable).

Jokers et symboles

Vous pouvez utiliser des jokers dans une commande :

  • ? représente n’importe quel caractère (a, Y, 3, @…).
  • * représente n’importe quel chaîne de caractères (un mot, une phrase…).
  • *[a]* représente une chaîne contenant la lettre a.
  • *[!a]* représente une chaîne ne contenant pas la lettre a.
  • [abc]* représente une chaîne commencant par la lettre a,b ou c.
  • [a-d]* représente une chaîne commencant par la lettre a, b, c ou d.

Le symbole ~ est un raccourci pour votre dossier /home. Ainsi cd ~/divers vous amène dans le dossier /home/votre_login/divers.
En ajoutant & à la fin d’une commande (konqueror & par exemple), la console vous redonne “la main” tout de suite sans attendre que l’application soit fermée. Attention à sa manipulation, les messages générés par l’application peuvent s’avérer génants.
# et $­­
Si l’on vous demande de taper en console # commande, cela signifie que cette ‘commande’ doit être lancée avec les privilèges administrateur alors que $­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­ commande indique qu’elle doit être lancée par un simple utilisateur. Il ne faut donc pas taper $­ ou #, c’est juste un rappel des privilèges.

Lancer des applications graphiques

Par applications graphiques, je veux dire les fenêtre où l’on clique dessus. Il suffit de taper leur nom suivie d’entrée. L’application s’ouvrira avec les droits définis par la console. Ainsi, si vous étiez en root en lancant konqueror (# konqueror), celui-ci s’ouvre avec les privilèges root ! Pratique parfois. Cependant, ne surfez jamais en root ! Un virus verrait alors ses nuisances décuplés !

Quelques raccourcis clavier

  • CTRL+C tue une commande en cours.
  • CTRL+A renvoie le curseur au début de la ligne.
  • CTRL+L nettoie l’affichage de la console.
  • CTRL+D quitte le user en cours. Très pratique quand on est root, essayez.
  • ALT+L (resp. ALT+U) met tout en minuscules (resp. majuscules) du curseur jusqu’à la fin de la ligne.

Passage d’options

Beaucoup de commandes supportent l’ajout d’options. Voici trois exemples (dangereux ) avec la commande rm qui reviennent strictement au même :

rm -R –force (efface tout les fichiers)

rm -R -f

rm -Rf

Pour obtenir la liste des options ou simplement de l’aide sur une commande, par exemple rm, tentez :

  • man rm (-> affiche un manuel que vous pouvez aussi ouvrir dans konqueror : dans sa barre d’adresse tapez man:rm).
  • rm –help
  • rm -h

Selon les commandes, il faudra chercher la méthode qui fonctionne… La méthode man utilise votre éditeur de texte par défaut. Enfin, rm –version donne parfois la version de la commande.


Divers

Console transparente

Pour avoir une console entièrement transparente sur votre bureau, installez le terminal Eterm (comment ?), puis lancez la commande :

$­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­­ Eterm –trans –shade 0 -x –buttonbar 0 –scrollbar 0

Pas de beep

Pour enlever le désagréable beep console, il faut modifier le fichier /etc/inputrc. Rajoutez simplement la ligne (n’importe où) set bell-style none.

Modification de la PATH

Lire cet article.


Liste de commandes

Veuillez consulter cet article.


Liens externes

Les bases de la console.
Tuto Trustonme.net sur les commandes console.
Tutorial sur Bash.
Manuel officiel (en anglais)
Site bien fait